Le volailler ukrainien MHP a déposé en fin de semaine dernière une offre de reprise du groupe Doux, en difficulté. Ce mardi 13, le projet était présenté aux représentants du personnel. Ils craignent pour l'avenir des 1 200 postes.
Combien d'emplois pourraient être supprimés ? C'est la question qui inquiète les 1 200 salariés du groupe Doux, qui fait à nouveau face à des difficultés financières.
En fin de semaine dernière, le volailler ukrainien MHP déposait une offre de reprise. Une offre très attendue, mais qui suscite finalement beaucoup de craintes. Ce, malgré les déclarations du groupe, soucieux de rassurer. En Ukraine, l'industriel se présente comme le leader de la volaille.
Ce mardi 13 mars, le projet était mis à l'étude des représentants du personnel. Pour sauver l'emploi dans la région, les syndicats appellent à une réaction de la part des pouvoirs publics.
Bercy cherche d'autres solutions
"Les discussions sont toujours en cours", indiquait la déléguée syndicale CFDT Patricia Le Bars, à l'issue du Comité central d'entreprise (CCE).
"Il n'y a pas eu d'annonce aujourd'hui", a noté Nadine Hourmant, déléguée syndicale centrale FO, précisant qu'un nouveau CCE devrait se tenir le 21 mars. Elle s'est cependant dite inquiète du projet d'offre de MHP.
Selon les syndicats, il ne serait pas intéressé par le site de Chantonnay (Vendée), où travaillent quelque 300 personnes. "L'annonce de la cessation d'activité du site de Chantonnay se ferait dès la semaine prochaine", a indiqué Nadine Hourmant.C'est un repreneur qui vient de l'Est, qui pratique du dumping social, qui pratique des salaires qui sont en-dessous des nôtres.
Interrogé par l'AFP, Bercy a fait savoir de son côté que le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) "ne travaille pas que sur une seule solution, leur but est de chercher d'autres repreneurs pour avoir une solution acceptable en terme économique et social. Il reste du temps pour trouver des solutions préférables".
Pourtant, l'heure tourne : la coopérative Terrena, qui soutient Doux, ne pourra plus le faire beaucoup plus longtemps. Aujourd'hui, quand Doux vend une tonne de poulet, l'entreprise perd 200 euros. Depuis deux ans, les pertes annuelles s'élèvent à 36 millions d'euros
► Revoir le reportage de Gwenaëlle Bron, Stéphane Soviller et Erwan Kermarrec :